Le Test de Ruffié-Dickson évalue la condition physique en mesurant la fréquence cardiaque à trois moments : au repos, après un effort physique, et après une minute de récupération. Le résultat permet d'évaluer la réponse cardiovasculaire d'une personne pendant et suite à un effort. On peut également l'utiliser pour suivre l'évolution de la forme physique au fil du temps. Bien qu'il ait été développé il y a plus de 70 ans, il est toujours utilisé aujourd'hui en raison de sa simplicité.
Pour saisir l'origine de ce test, retournons aux années 1950. À cette époque, les médecins du sport ont développé divers tests pour évaluer la condition physique des athlètes. Le test de Ruffié-Dickson (1950), le STEP TEST de Harvard (1943) et le test d'Astrand (1954) se sont imposés comme des références. Chaque test a ses avantages et nécessite un protocole précis pour obtenir des résultats fiables.
Aujourd'hui, mesurer la fréquence cardiaque est simple grâce à des ceintures cardiaques et des oxymètres de pouls. Mais dans les années 50, c'était bien différent. On utilisait la trotteuse d'une montre pour compter les battements sur 15 secondes. Il fallait maîtriser la prise du pouls au poignet. Cela demandait un réel savoir-faire pour obtenir une mesure précise de la fréquence cardiaque.
L'application HPO LAB vous guide étape par étape, mesure la fréquence cardiaque, effectue les calculs et édite un rapport détaillé. Selon le résultat, l'application peut également proposer un plan de remise en forme ou d'entraînement sur 12 semaines.
Les étapes
Pour réaliser le test de Ruffier-Dickson, voici les étapes à suivre :
La FC au repos (P0) peut naturellement varier entre les mesures pour un même sujet. Cette variation est due à plusieurs facteurs, tels que l'alimentation, l'activité physique avant la mesure, ou même des changements d'état émotionnel. Par conséquent, pour obtenir des résultats fiables, il faut que le sujet soit dans des conditions aussi stables et contrôlées que possible avant le début du test. Par exemple, il est recommandé d'éviter de boire du café le matin ou de venir à la séance en vélo. C'est le rôle de l'examinateur de fournir des recommandations pour la veille et le jour du test afin d'éviter toute interférence dans les données.
Si tu ne comprends pas, pose des questions
Chimamanda Ngozi Adichie
Les captures d'écran ci-jointes montrent les différentes étapes du test.
La prise en main d'un test nécessite un peu d'entraînement. Pour le test de Ruffier-Dickson avec l'application HPO LAB, il faut compter environ 2 heures avant d'être à l'aise et de pouvoir réaliser le test de manière efficace.
Pour utiliser HP-OLAB, la première étape consiste à activer votre compte en souscrivant à une licence annuelle. Ensuite, l'application permet de se connecter au Bluetooth pour synchroniser une ceinture cardiaque.
Une fois connecté, un écran affiche la fréquence cardiaque et d'autres données pertinentes pour confirmer leur cohérence. Pour passer en mode test, il faut sélectionner le bouton R, où un nouvel écran demande de spécifier la position de repos pour le test et de laisser éventuellement un commentaire qui sera enregistré. Il est également possible de personnaliser le temps de transition entre les phases du test, avec d'autres réglages disponibles selon le niveau d'expertise de l'utilisateur.
Lorsque le sujet est prêt, le test débute avec l'appui sur le bouton rouge Start, il suffit de suivre les instructions. Un signal sonore aide à maintenir le rythme des flexions durant la phase d'effort. Pendant le test, il est possible de contrôler la courbe FC en temps réel et vérifier la cohérence des données, en tenant compte de divers paramètres comme l'écart type, la plage, les FC mini et max enregistrés. Le contrôle visuel vous aide à valider le test ou pas.
Toutes les données sont sauvegardées sous forme brute, incluant non seulement l'indice mais aussi toutes les mesures prises durant le test. En fonction du capteur utilisé la HRV est aussi enregistrée sur toute la période du test avec la rMSSD.
Dans la littérature il existe plusieurs versions pour le mouvement des squats, certains préfèrent une position à 90 degrés, de notre côté, nous préférons l'accroupissement complet pour plusieurs raisons. Tout d'abord, c'est la recommandation initiale du test afin de standardiser le mouvement, que chaque squat implique le même effort. Ensuite, cela permet d'évaluer (au passage) la mobilité du sujet, certains n'arrivent pas à s'accroupir sans lever les talons, ce qui donne une information pour la suite si un programme doit être mis en place.
Le sujet doit effectuer 30 flexions en 45 secondes, il n'est pas toujours évident d'avoir le bon tempo.
Comme mentionné précédemment, l'application émet un bip pour chaque mouvement. Sur l'écran du téléphone, vous pouvez contrôler le nombre de mouvements effectués.
Le calcul de l'indice n'est pas compliqué en soi.
Voici la formule :
Où :
L'application HPO LAB calcule immédiatement cet indice à la fin du test et édite un rapport au format PDF.
Estimation du Vo2max
Utilisation de P0, P1, P2, l'âge, le sexe (0 = femme, 1 = homme) et la taille permet une estimation du VO2max.
Le test de Ruffier-Dickson est un outil d'évaluation de la condition physique qui donne un indice à un moment donné. Cet indice peut être comparé aux abaques suivants :
ref De Mondenard, 1987
Pour interpréter correctement le résultat, il est essentiel de prendre en compte d'autres facteurs tels que l'état de fatigue, le stress ou l'entraînement récent. C'est ce qu'on appelle "facteurs confondants". La première question à se poser est donc : y a-t-il des facteurs confondants ?
Voici quelques exemples de questions à poser si vous trouvez que P0 est trop haut (FC au repos) : "As-tu bu du café ce matin ? T'es-tu entraîné hier ?". Puis on rassure, banalise le test : "Tout va bien, nous referons le test de toute façon, c'est juste pour que tu t'habitues au protocole, ensuite tu pourras le faire de ton côté demain si tu le souhaites."
L'indice calculé reflète la condition à un moment donné, et ne permet pas nécessairement d'évaluer le potentiel réel de la personne testée. Par exemple, un résultat jugé "mauvais" peut être dû à une fatigue liée à une charge d'entraînement élevée. Dans le cas d'un pratiquant de trail running, son indice était de 7 en plein cycle (gros volume), ce qui, selon l'échelle de référence, indique un niveau "faible" de condition physique. Cependant, après deux jours de repos, l'indice est descendu à 3, ce qui indique un niveau "bon".
Si P2 est inférieur à P0. Dans ce cas analysez les conditions dans lesquelles le test a été effectué. Assurez-vous que les mesures de P0, P1, et P2 ont été prises correctement et dans les bonnes conditions. L'application affiche la courbe représentant le FC pendant la période du test afin de vous aider à valider le test ou non. Si le protocole a été suivi à la lettre, le résultat pourrait indiquer un profil neurotypique (De Mondenard, 1987) sensible au test, ce qui peut venir expliquer que P2 est inférieur à P0.
Pour évaluer efficacement la condition physique de vos stagiaires, il est important de comprendre les principes de base de la physiologie et des mécanismes de régulation sous-jacents au test de Ruffier-Dickson. C'est pourquoi nous avons modélisé le test dans l'application HPO LAB, afin de faciliter la prise de mesure et de standardiser celle-ci avec des points de contrôle.
Le suivi itératif du test de Ruffier-Dickson permet d'évaluer l'évolution de la condition physique de vos stagiaires. En observant les fluctuations des résultats au fil des périodes, vous pouvez identifier leur potentiel et leurs profils de forme ou de fatigue.
Nous avons souhaité rendre la passation de test très opérationnelle, en limitant au maximum les biais méthodologiques (analyse de la cohérence des données). Ainsi, pour chaque opérateur, il est possible de programmer ce test en routine et de suivre la tendance afin de déterminer un profil de forme. Par ailleurs, c'est aussi un excellent support pédagogique pour observer comment on peut se croire au "top" alors que le corps, lui, indique le contraire.
Avec la licence HPO, vous avez également accès au module HPO STA, qui vous permet d'analyser facilement la corrélation entre différents tests, programmes, entraînements avec le résultat de l'indice.
Le fichier ci-dessous au format pdf regroupe des instructions pour la veille et le jour du test, ainsi que des fiches de préparation, des rapports individuels et de groupe, et des fiches pour tester les évaluateurs.
N'oubliez pas que vous êtes autorisés à citer nos articles, à condition de respecter certaines règles simples. Tout d'abord, veillez à limiter votre citation à 200 mots maximum, afin de ne pas reproduire l'intégralité de l'article. Ensuite, n'oubliez pas d'inclure un lien nominatif vers l'article original. Bien sûr, toute autre utilisation de nos articles, telle que la copie intégrale sur un forum de discussion, un site internet ou tout autre contenu, est strictement interdite. Merci de votre compréhension et de votre coopération !
Guo, Y. et al. (2018). A 3-minute test of cardiorespiratory fitness for use in primary care clinics. PLoS ONE, 13(7), 1–11.[Pub med]
Sartor F, Bonato M, Papini G, Bosio A, Mohammed RA, Bonomi AG, Moore JP, Merati G, La Torre A, Kubis HP. A 45-Second Self-Test for Cardiorespiratory Fitness: Heart Rate-Based Estimation in Healthy Individuals. PLoS One. 2016 Dec 13;11(12):e0168154. doi: 10.1371/journal.pone.0168154. PMID: 27959935; PMCID: PMC5154562.
ACSM. ACSM's Guidelines for Exercise Testing and Prescription. 8th ed Baltimore: Lippincott Williams & Wilkins; 2009. [Google Scholar]
Fletcher GF, Ades PA, Kligfield P, Arena R, Balady GJ, Bittner VA, et al. Exercise standards for testing and training: a scientific statement from the American Heart Association. Circulation. 2013;128(8):873–934. Epub 2013/07/24. 10.1161/CIR.0b013e31829b5b44 [PubMed] [CrossRef] [Google Scholar]